Pourquoi le GP Explorer fascine autant, même les non-fans d’automobile
- Hato Communication

- 11 nov.
- 5 min de lecture

Le GP Explorer fascine. Pas seulement les fans de courses automobiles, mais aussi des gens qui n’ont jamais regardé un Grand Prix de leur vie. Pour comprendre pourquoi, il faut déjà regarder ce qu’est devenu l’événement en trois éditions.
1. Poser le décor : du pari un peu fou à The Last Race
Le GP Explorer, c’est au départ l’idée un peu délirante de Squeezie lors du Z-Event 2020 : faire rouler des créateurs de contenu en Formule 4 sur le circuit Bugatti du Mans, avec une vraie production TV et un vrai public dans les tribunes. La première édition a lieu en octobre 2022 et réunit 22 créateurs répartis en 11 écuries.
Dès le début, les chiffres sont absurdes pour un “simple” live Twitch :
Plus de 40 000 spectateurs sur place au Mans pour l’édition 2022.
1 044 867 viewers en simultané sur Twitch, avec 12,5 millions de vues cumulées sur le stream.
Un budget évalué par Squeezie lui-même à 3–4 millions d’euros pour organiser l’événement, entre location du circuit, production TV, sécurité, entraînement des pilotes, etc.
En 2023, GP Explorer 2 revient, toujours au Bugatti, avec 24 pilotes. L’événement monte encore d’un cran :
Plus de 60 000 spectateurs dans les tribunes.
1,37 million de viewers simultanés sur Twitch, et plus de 21 millions de vues cumulées, ce qui en fait alors l’un des lives les plus regardés de l’histoire de Twitch en France.
Pas de GP Explorer en 2024, puis Squeezie annonce en 2025 la troisième et dernière édition, sous-titrée “The Last Race”, étalée sur trois jours avec concerts, sprint, course principale et un casting encore plus international.
2. GP Explorer 3 – The Last Race : les chiffres qui piquent les yeux
Pour The Last Race en 2025, on n’est plus du tout sur un petit projet de créateur de contenu, mais sur un mastodonte médiatique :
> 200 000 spectateurs sur place sur le week-end au Bugatti, soit un niveau qui commence à titiller certains Grand Prix de F1.
Sur Twitch, le live de Squeezie atteint 1 373 815 viewers simultanés le dimanche, pour environ 20 millions de vues cumulées rien que sur sa chaîne ; au global, en cumulant les co-diffusions (Pokimane, Ibai, HasanAbi), le pic dépasse 1,5 million de spectateurs en même temps.
Pour la première fois, la course est aussi diffusée à la télévision : 1,22 million de téléspectateurs sur France 2 le dimanche après-midi, en plus de l’audience Twitch.
Côté sous :
Le budget de production est estimé à plus de 10 millions d’euros pour la troisième édition (production TV, location, sécurité, staffing, animations, concerts…) selon plusieurs médias s’appuyant notamment sur Les Échos.
La billetterie génère plus de 13 millions d’euros de recettes, avec environ 200 000 billets vendus en quelques heures seulement.
On ajoute à ça 40 à 47 marques partenaires selon les sources (Netflix, Samsung, Lego, Cupra, TikTok, etc.), avec des tickets d’entrée allant de “quelques dizaines de milliers d’euros” jusqu’à des montants à 7 chiffres pour les sponsors les plus exposés.
Bref : sans inventer de chiffres, on est clairement sur un événement rentable, avec une billetterie qui couvre déjà le budget estimé, et des sponsors qui ajoutent plusieurs millions d’euros de retombées supplémentaires.
À partir de là, la question devient intéressante pour ton article : pourquoi autant de gens regardent ça, y compris ceux qui se fichent de l’automobile ?On laisse tomber le jargon marketing, et on regarde ce qui se passe vraiment.
3. On ne regarde pas des voitures, on regarde des gens (attachement émotionnel)
Même si ça s’appelle “Grand Prix”, le GP Explorer n’est pas “une course de F4” au sens classique. La plupart des spectateurs n’ont jamais regardé une course de F4 de leur vie. Ils viennent pour autre chose :
Ils suivent déjà les créateurs au quotidien : leurs vidéos, leurs dramas, leurs blagues internes.
Ils ont vu les mois d’entraînement, les galères, les doutes, les sorties de piste en story ou en vlog.
Ils connaissent les dynamiques : les potes, les rivalités, les personnalités qui font rire, celles qui stressent, celles qui veulent “tout donner”.
Résultat : le jour J, on ne voit pas “la voiture n°27”, on voit Kaatsup qui stresse sur la grille, Maxime Biaggi qui essaie de ne pas se satelliser, Maghla qui sort de sa zone de confort, Karchez qui joue la gagne.
Pour quelqu’un qui n’aime pas forcément la voiture, ça reste captivant parce que :
Tu connais les gens.
Tu comprends ce que ça représente pour eux.
Tu as vu la progression, donc la course est l’aboutissement d’une histoire que tu suis depuis des semaines.
C’est plus proche d’une finale de série que d’un Grand Prix de F1 classique.
4. Une communication ultra-rodée… mais très lisible
Sans appeler ça “stratégie 360°”, on peut dire que la com’ du GP Explorer est simple et redoutablement efficace :
Annonce en live sur Twitch, directement devant le cœur de cible.
Teasing progressif : dates, pilotes, écuries, concerts, puis détails du format.
Multi-plateformes : YouTube pour les vidéos longues, Twitch pour le live, TikTok / Reels pour les extraits courts, X/Twitter pour l’instantané et les mèmes.
Et surtout : la communauté fait une énorme partie du boulot toute seule (memes, clips, réactions, threads).
Ce n’est pas seulement une grosse opération sponsorisée :
Les créateurs gardent leur ton habituel.
Les partenaires sont visibles, mais intégrés dans l’univers (skins, livrées, contenus “dans le ton”).
La com’ assume ce que c’est : un gros show, assumé comme tel, sans se déguiser en discours pseudo-institutionnel.
Pour un public non fan de sport auto, ça reste compréhensible et accessible : tu vois passer les annonces dans ton feed comme n’importe quel contenu de tes créateurs préférés. Tu n’as pas besoin d’être “initié” au sport automobile pour entrer dans l’événement.
5. Un sentiment de communauté et de fierté : “c’est notre événement”
Le GP Explorer, surtout avec The Last Race, c’est aussi un truc très générationnel :
Pour beaucoup de jeunes, c’est la première fois qu’ils vont sur un circuit.
L’événement est né d’Internet, pas d’une fédé ou d’une marque historique.
Il y a un côté “on a construit ça ensemble”, entre Squeezie, les créateurs et la communauté.
Le message implicite, c’est :
“On n’a pas attendu la télé pour faire un événement de cette taille.”
Le fait que France 2 diffuse la dernière édition change aussi la symbolique : ce n’est plus seulement la télé qui “légitime” les créateurs, c’est presque l’inverse — la télé vient se brancher sur un phénomène déjà massif en ligne.
Pour quelqu’un qui ne s’intéresse pas à la voiture, il y a quand même :
le sentiment de participer à un moment de pop culture (comme aller à un concert ou regarder une finale d’e-sport),
la satisfaction de voir “les gens d’Internet” réussir quelque chose de concret, physique, hors écran.
6. Le facteur humain : dépassement, peur, solidarité
Enfin, le vrai cœur du truc, c’est l’humain. On est loin de l’image “influenceur dans un studio à faire des reacts” :
Les pilotes sont hors de leur zone de confort, avec un vrai risque, une vraie pression.
On voit les peurs avant la course, les larmes après, les débriefs honnêtes sur la difficulté.
Les erreurs (têtes-à-queue, freinages ratés, accrochages) rappellent que ce ne sont pas des pros, mais qu’ils prennent ça au sérieux.
Et autour de ça, tu as :
beaucoup de bienveillance (globalement, le public veut voir les gens réussir),
une mise en avant de parcours de progression (par exemple des pilotes qui étaient en difficulté sur les premières éditions et reviennent plus forts),
une dimension quasi “sport d’école” : on voit des gens apprendre, se dépasser, se soutenir.
En conclusion : on regarde des gens, pas des voitures
C’est typiquement le genre de récit qui parle à tout le monde, même sans aimer le sport automobile :
tu peux t’identifier au stress,
tu peux admirer le travail,
tu peux vibrer sur le résultat.
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